scoop Facebook



Accueil > Un rude hiver, Le funiculaire

Un rude hiver, Le funiculaire

« Il sortit, pour une balade hygiénique et solitaire, en attendant le bureau, les heures penchées sur les transports annoncés, les allées et venues de troupes britanniques, un travail sérieux et confidentiel. En général, il commençait par prendre le funiculaire et suivait un itinéraire assez fixe, point sclérosé pourtant. Il admettait les détours, les crochets, les égarements même. Il marchait lentement, tant à cause de sa patte autrefois cassée que de son humeur mélancolique. S’appuyant sur une canne, il s’en allait à travers les rues désertes en suçant sa bruyère d’un air philosophique. Et ce faisant, naturellement pensait. »

Raymond QUENEAU, Un rude hiver©Gallimard, 1939. Citation extraite de du volume L’imaginaire Gallimard, p. 14. www.gallimard.fr