L’Été 76

« J’entrevoyais, pour la première fois, la difficulté des relations entre artistes : lorsque chacun cherche à obtenir la reconnaissance de l’autre, mais se contente de porter aux écrits adverses un intérêt stratégique.
Il me fallait viser plus haut, chez quelqu’un qui n’attendrait rien de moi et pourrait m’ouvrir tout grand les portes du succès – que je ne doutais pas de mériter dès ces premiers tâtonnements. Dans la ville du Havre, plus connue pour ses grands peintres (Boudin, Monet, Braque, Friesz, Dufy, Dubuffet…) que pour ses écrivains, un seul personnage semblait répondre à ses qualités : Armand Salacrou, auteur de pièces à succès durant l’entre-deux-guerres et intellectuel de gauche […] mon père avait acheté les souvenirs du dramaturge : Dans la salle des pas perdus ; un ouvrage lancé par Gallimard avec fracas, car Salacrou demeurait un personnage tout-puissant des lettres françaises, président de l’Académie Goncourt. »

Benoît DUTEURTRE, L’Été 76©Gallimard, 2011, p. 69-www.gallimard.fr



Lieux : Étape 1 - Villa maritime.
Quartier : Bord de mer
Epoque : XXIe
Genre : Écrits personnels