« -Tu es marié ?
– Non
– Tu as une petite amie ?
– Non.
– Une liaison avec une femme mariée ?
– Non.
– Des femmes de passages ? Des poules ?
– Non.
– Je suis sûre que tu ne vas pas rue des Galions.
– En effet.
– Alors quoi ? Tu me fais marcher. Je sais qu’avec ma petite sœur tu es très correct. Tu n’es pas un vicieux. Tu n’as pas une tête à avoir des sales vices comme les Bicots. Tu me fais marcher, tu ne veux pas me dire la vérité.
– Je suis chaste, dit Lehameau.
– ph, fit Madeleine.
De la stupéfaction elle passa à l’apitoiement.
– Pourquoi ? Tu ne peux pas ?
Ça c’était drôle. »
Raymond QUENEAU, Un rude hiver©Gallimard, 1939. Citation extraite du volume L’imaginaire-Gallimard, p. 164. www.gallimard.fr