Voyage historique et pittoresque du Havre à Rouen, sur la Seine, en bateau à vapeur

« Nous marchons : les quais, les navires, les promeneurs, tout s’éloigne, tout fuit. Nos regards incertains ne savent sur quel objet s’arrêter […]
Quel est ce promontoire dont les flancs déchirés par les orages s’avancent au milieu de cette mer d’azur ? Écoutez Bernardin de Saint-Pierre :
Tout prend sous ses pinceaux un charme poétique.
La Seine, fille de Bacchus et nymphe de Cérès, avait suivi dans les Gaules la déesse des blés, lorsqu’elle cherchait sa fille Proserpine par toute la terre. Quand Cérès eut mis fin à ses courses, la Seine la pria de lui donner, en récompense de ses services, ces prairies que vous voyez là-bas. La déesse y consentit, et accorda de plus à la fille de Bacchus, de faire croître des blés partout où elle porterait ses pas. Elle laissa donc la Seine sur ses rivages, et lui donna pour compagne et pour suivante la nymphe Héva qui devait veiller près d’elle, de peur qu’elle ne fût enlevée par quelque dieu de la mer, comme sa fille Proserpine l’avait été par celui des enfers. »

Joseph MORLENT, Voyage historique et pittoresque du Havre à Rouen, sur la Seine, en bateau à vapeur / avec une carte des rives de la Seine, Rouen, Édouard Frère éditeur, 1839, p. 22-23.



Lieux : Étape 2 - Falaise de la Hève. Seine.
Quartier : Bord de mer
Epoque : XIXe
Genre : Récits de voyage
Edition : À lire en ligne : gallica.bnf.fr

Écoutez l'extrait :

Lecture par H. Chabannes ; prise de son D. Hérouard.