L’Été 76

« Longeant la rue Félix-Faure et ses immenses villas balnéaires, édifiées au XIXe siècle par les négociants du port, nous dominions la ville dans toute son étendue. J’adorais ce panorama de la ‘côte’ qui donnait au Havre une urbanité grandiose. Cent mètres plus bas, les tours en béton armé d’Auguste Perret se dressaient le long d’avenues rectilignes. Plus loin, vers l’est, les bassins portuaires, les entrepôts et les quais dominés par des grues métalliques se prolongeaient jusqu’aux usines innombrables, puis se perdaient dans les chapelets de fumées qui embrumaient l’estuaire de la Seine. À l’ouest, la ville s’interrompait brutalement devant la mer. Les deux bras de la jetée s’ouvraient sur le large, immense et scintillant, où se croisaient quantité de paquebots, pétroliers, méthaniers, porte-conteneurs, cargos, chalutiers, dragues, porte-barges, prêts à entrer en Europe ou à partir en Amérique. »

Benoît DUTEURTRE, L’Été 76 © Gallimard, 2011, p. 36. www.gallimard.fr



Lieux : Étape 14 - Estuaire. Bassins. Entrepôts. Rue Félix Faure.
Quartier : Ville haute
Epoque : XXe > 1944
Genre : Écrits personnels
Edition : Gallimard


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