L’Été 76

« Mon vrai plaisir, alors, était de pousser plus loin dans l’étendue portuaire. Aidé par le moteur du solex, je franchissais des ponts, des voies ferrées, jusqu’aux bassins où s’alignaient les cargos pleins de ‘marchandises diverses’. Appuyés sur quatre jambes, les grues aux silhouettes de longs échassiers glissaient sur des rails d’un navire à l’autre ; elles puisaient dans les coques puis soulevaient la cargaison en tournoyant sur leur socle pour la déposer sur le sol. Derrière les entrepôts de café et de coton se dressaient les cylindres en béton des silos à grain. Plus loin encore, les cheminées de la centrale thermique, entourées de montagnes de charbon, projetaient leur fumée à deux cent quarante mètres dans le ciel. À douze ans, j’avais lu avec enthousiasme que ces cheminées étaient ‘les plus hautes de France’ ».

Benoît DUTEURTRE, L’Été 76 ©Paris, Gallimard, 2011, p. 135.
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Lieux : Étape 7 - Port. Bassins. Entrepôts.
Quartier : Port et avant-port
Epoque : XXIe
Genre : Écrits personnels


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