L’Éducation sentimentale

« La vue s’étendait sur les bassins tout remplis de navires dont les mâts rapprochés s’élevaient dans la brume. Ils se mirent sur leur balcon à contempler ce spectacle, cherchant sans se le dire à deviner où était parmi toutes ces voiles pliées la voile qui se déplierait pour eux. En face de leurs fenêtres, de jeunes mousses jouaient dans les haubans d’une goélette ; sa banderole serpentait au vent ; la marée qui commençait à monter refoulait jusque dans le port, et les vaisseaux attachés par les câbles tressaillaient, comme impatients, pour partir au large ; les écluses lâchées cessaient leur grand bruit d’eau ; dans la ville les lumières s’allumaient, et brillaient à travers les cordages et les mâts ; les voitures roulaient sur le pavé. Ils ne descendirent pas dîner à table d’hôte mais ils se firent servir dans leur chambre ainsi que de nouveaux mariés en voyage. »

Gustave FLAUBERT, L’Éducation sentimentale, version de 1845. Citation extraite de Œuvres de jeunesse, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2001, p. 973.



Lieux : Étape 10 - Port. Bassins.
Quartier : Centre reconstruit
Epoque : XIXe
Genre : Roman

Plus d'infos :
Lire le roman en ligne sur le site de la BNF


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