Mémoires d’un touriste

« J’ai descendu deux à deux les marches de l’escalier de la tour, et c’est avec un plaisir d’enfant que j’ai parcouru la belle rue de Paris qui conduit droit à Ingouville. Tout respire l’activité et l’amour exclusif de l’argent dans cette belle rue ; on trouve là des figures comme celles de Genève : elle conduit à une place qui est, ce me semble, l’une des plus belles de France. D’abord, de trois côtés, elle est dessinée par de belles maisons en pierres de taille, absolument comme celles que nous voyons construire tous les jours à Paris. Le quatrième côté, à droite, est composé de mâts et de navires. Là se trouve un immense bassin rempli de bâtiments, tellement serrés entre eux, qu’en cas de besoin on pourrait traverser le bassin en sautant de l’un à l’autre.
Vis-à-vis, sur la gauche du promeneur, ce sont deux jolis massifs de jeunes arbres, et au-delà une belle salle de spectacle, style de la Renaissance, et une promenade à couvert à droite et à gauche, malheureusement trop peu étendue. Au nord, car la rue de Paris est nord et sud, et large au moins comme la rue de la Paix, à Paris, on aperçoit fort bien cette admirable colline d’Ingouville chargée de grands arbres et de belles maisons de campagne. »

STENDHAL, Mémoires d’un touriste, 1838. Citation extraite de Voyages en France, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1992, p. 337-338.



Lieux : Étape 9 - Tour François 1er. Bassins. Rue de Paris. Ingouville. Théâtre.
Quartier : Centre reconstruit
Epoque : XIXe
Genre : Récits de voyage
Edition : À lire en ligne : gallica.bnf.fr


  < Retour