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Le poète Antonin ARTAUD (1896-1948) connaît son premier séjour en hôpital psychiatrique au Havre.
Rapatrié de force depuis l’Irlande vers la France, il est hospitalisé d’office dans le service Pinel de l’hôpital général de la Porte Océane, pendant deux semaines.
Antonin ARTAUD n’aura plus de cesse de se révolter contre les internements qu’il subira jusqu’à la fin de sa vie, notamment à Rodez. Les lettres qu’il écrit - certaines depuis Le Havre - portent cette révolte, teintée du délire que l’on connaît chez le poète.
André BRETON viendra au Havre pour intervenir sur les autorités.
Antonin ARTAUD fut aussi très lié au poète havrais Jacques PREVEL, avec qui il correspondit.

Écrite depuis l’hôpital de Rouen, cette lettre fiévreuse d’Antonin ARTAUD, signée du pseudonyme de "Antoneo Arlanapulos", au Médecin chef :

Février [1938] 1937

"Permettez-moi Mr le MEDECIN CHEF de vous mettre en garde contre les mensonges intéressés de cette Police véritablement criminelle, qui m’a fait empoisonner sans relâche ici et torturer et qui fait torturer et égorger à l’HOPITAL du HAVRE, certains malades qu’elle fait enlever.
Il est facile de m’accuser d’aliénation mentale, pour détruire mes accusations. Je les maintiens cependant qu’on fasse donc une enquête, si on ose !"

Antonin ARTAUD, Lettres, 1937-1943, Paris Gallimard, 2015, p. 54@éditions Gallimard.


Antonin ARTAUD dans Le juif errant, 1926@BNF

Antonin Artaud dans Le Juif errant, 1926

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XVIe-XVIIIe XIXe XXe < 1944 XXe > 1944 XXIe