scoop Facebook



Accueil > Le Barbier d’Ingouville ou le retour du Barbier de Séville

Le Barbier d’Ingouville ou le retour du Barbier de Séville

ACTE PREMIER
Le théâtre représente la Chaussée. On voit dans le fond la maison de Quinquina qui n’a qu’une porte sur la promenade sans aucune fenêtre.

Scène première.- QUINQUINA sortant de chez lui, ferme exactement la porte et remet un trousseau de clefs dans sa poche.

QUINQUINA.- Tout est bien fermé… J’ai eu bon nez d’aller hier à cette comédie. Le médecin de Séville apprendra à vivre à celui d’Ingouville. Un averti en vaut deux, et j’espère que grâce au ciel, mes précautions ne seront point inutiles. Ce Bartholo ne manque pas de bon sens. Je n’ai pas tant d’esprit que lui mais bien fin qui m’attrapera. Le Comte Almaviva ne lui eût pas soufflé sa Rosine s’il vous eût chassé de chez lui ce Figaro qui lui en a donné les moyens. Mais le pouvait-il ?
Voilà comme ils sont tous, ces coquins ; ils ne vous paient jamais leurs dettes pour se conserver le droit de faire chez vous tout ce qu’ils veulent sans que vous ayez celui de les en empêcher, parce que vous craignez de perdre votre argent. Le barbier lui devait cent écus, Rasibus ne me doit-il pas 60 francs ? […] »

Louis Augustin PINEL, Le Barbier d’Ingouville ou le retour du Barbier de Séville, 1776, édition établie par Hervé Chabannes, Brendan Chabannes et Bénédicte Obitz, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2014.