Quai de l’oubli

« L’appartement de Gustave Masurier consistait essentiellement en une longue pièce plutôt étroite, bordée d’une terrasse qui donnait sur le bassin du Commerce. En fait, plus que pour l’appartement, assez quelconque, le journaliste avait eu le coup de foudre pour le vaste plan d’eau qui semblait s’évader jusqu’au cœur de la ville […] l’appartement n’était pas réellement meublé. Il ne le serait sans doute jamais. C’était plutôt le refuge d’un homme en transit où tout semblait avoir été posé provisoirement et n’importe comment, au ras de la moquette, comme un colis en attente sur un quai… »

Philippe HUET, Quai de l’oubli ©Le Livre de Poche, 1992, p. 89-90.